mercredi 1 juillet 2015

Le mercredi c'est bibli : Mes jeunes années


De Winston Churchill.

Quand Churchill prend sa plume pour raconter ses jeunes années, ça vaut son pesant de cacahuètes. Un drôle de zèbre qui nous aide à comprendre justement ce qui peut bien se passer dans un cerveau décalé comme celui des zèbres.
Et comme un Churchill avait un humour savoureux, british à souhait, on boit du petit lait en le lisant...
Je ne résiste pas à l' idée de vous recopier quelques lignes ici pour que vous puissiez juger sur pièce.


Parlant de l'apprentissage de la lecture et des mathématiques, voici ce qu'il écrit :

"Nous poursuivîmes chaque jour notre dur labeur, non seulement avec des lettres, mais aussi avec des mots, et aussi, ce qui était pire encore, avec des chiffres"[...] Mais les chiffres étaient assemblés de la façon la plus fantaisiste et se faisaient entre eux des choses qu'il était extrêmement difficile de prévoir avec une parfaite exactitude. [...] Dans certains cas, ces chiffres s'endettaient les uns par rapport aux autres : il fallait en emprunter un ou en reporter un, et après cela il fallait rembourser celui qu'on avait emprunté."

Plus loin...

"Quand j'eu neuf ans et demi, mon père m'offrit l"Ile au trésor, et je me souviens du délice avec lequel je dévorai ce roman. Mes maîtres me jugeaient à la  fois arriéré et précoce, lisant des livres bien au-dessus de mon âge et, malgré cela, en queue de classe. Cela les scandalisait. Ils avaient à leur disposition bien des moyens de contrainte, mais j'étais obstiné. Quand ni ma raison, ni mon imagination, ni mon intérêt n'étaient excités, je ne voulais ni ne pouvais apprendre".

Au sujet des examens :

""ces examens étaient pour moi une rude épreuve. Les sujets qui étaient les plus chers aux examinateurs se trouvaient invariablement être ceux que j'aimais le moins. J'aurais aimé passer des examens d'histoire, de poésie, écrire des essais. Or, les professeurs s'intéressaient obstinément au latin et aux mathématiques. Et c'était leur volonté à eux qui l'emportait.[...] J'aurais aimé que l'on me demandât de dire ce que je savais. Or il me questionnaient invariablement sur ce que je ne savais pas. Alors que j'aurais été très heureux d'exposer mes connaissances, on s'acharnait à me faire dévoiler mes lacunes. Le résultat était inévitable : je ne réussissais pas aux examens.
Ce fut particulièrement le cas pour mon examen d'entrée à Harrow. Cependant, le directeur, Mr. Welldon, fit preuve de la plus grande largesse d'esprit à l'égard de ma prose latine : il eut l'intuition de mes capacités. C'était d'autant plus remarquable que j'avais été incapable de répondre, fût-ce à une seule question, dans mon devoir de latin. J'avais écrit mon nom en haut de page.Puis j'avais écrit le numéro de la question "1". Sur quoi, après mûre réflexion, j'avais mis ce numéro entre parenthèses, ce qui donnait :(1). Mais après cela, je n'avais plus rien trouvé à ajouter qui eût un rapport quelconque avec la question.[...] Et Mr Welldon se contenta de ces preuves minces de ma culture générale pour décider que j'étais digne d'entrer à Harrow. [...] Cela prouvait qu'il était homme à voir plus loin que la simple apparence des choses ; un homme qui n'avait pas besoin de preuves écrites."


Bref...Il décrit fort bien ce raisonnement si particulier des zèbres, non seulement durant les études mais aussi au cours de la vie adulte. Tout cela pimenté de son humour incroyable.
J'ai moins aimé la suite qui parle beaucoup de ses batailles (l'art militaire m'intéresse moins tout compte fait), mais les récits sont toujours hallucinants et très bien écrits.
Lire les mémoires d'un grand homme, écrits avec humour c'est quand même plutôt sympathique comme programme ! Et quand, en plus, au détour du chemin, on arrive à mieux comprendre les siens, alors...




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